Par Solenn

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Dans l’espace créatif de La Boussole à Facettes, les mains de Cyrielle Garrigues façonnent bien plus que de la céramique. Elles sculptent des mémoires, gravent des traditions, impriment l’identité d’une ville qu’elle n’a pas vu naître, mais qu’elle a choisie. Bienvenue chez Terre Singulière, là où chaque pièce est une déclaration d’amour à l’Île Singulière. 

1. D'UNE PASSION BRETONNE À UNE HISTOIRE SÉTOISE

Cyrielle est née à Saint-Brieuc, en Bretagne. Adolescente, elle prend des cours de poterie pendant les vacances d’été, une passion qui restera en sommeil pendant des années. La céramique revient dans sa vie d’adulte, comme un refuge pendant ses études. « Quand j’avais besoin de me vider la tête, j’ai repris les cours de poterie. C’était un loisir qui permettait vraiment la déconnexion. » 

En 2017, tout bascule. Une amie restauratrice lui commande des bols qu’elle ne trouve pas dans le commerce. Au même moment, Cyrielle découvre Sète. Le coup de foudre est immédiat. Elle quitte son emploi et crée Terre Singulière. « Ça s’est fait tout seul, ça devait être fait. » 

Le nom de son atelier raconte déjà tout. Paul Valéry surnommait Sète « l’Île Singulière ». Quand Cyrielle commence à travailler la terre dans cette ville, le rapprochement s’impose naturellement : Terre Singulière. Plus tard, lorsqu’elle déménage son atelier rue Paul Valéry, « je me suis dit que les étoiles se sont alignées ». 

2. UNE TECHNIQUE UNIQUE AU SERVICE DES TRADITIONS

Poussez la porte de l’atelier. Sur l’établi, des plaques de terre fraîche, des outils, des empreintes. Cyrielle travaille avec une faïence rouge qui, après cuisson, révèle de petits grains noirs rappelant le sable des plages. 

Sa technique ? Un mélange subtil de gravure, d’impression et d’incrustation. « En fait, j’estime ne pas avoir vraiment beaucoup de talents de dessinatrice. Donc en utilisant ce système d’estampes, ça me permet de juste savoir correctement appuyer l’objet sur la terre au moment où elle est fraîche. C’est comme ça que le symbole se révèle. » 

Regardez-la travailler. Elle passe la terre dans un laminoir, « ça me rappelle ma mère qui étalait ses pâtes à tarte », puis vient le moment magique : l’empreinte. Une vraie coquille d’huître, une moule, une feuille de romarin. « Avec une vraie plante, on arrive à avoir un détail que je ne pourrais jamais avoir avec le dessin. » 

Les gravures se font à la main. Un poulpe aux huit tentacules, une sardine, une daurade. Puis vient le pigment, bleu comme la mer, noir comme l’encre, qui se glisse dans les incrustations. « J’aime bien ce toucher, ce relief, ça apporte vraiment une touche supplémentaire. » 

Le processus prend du temps. Un mois minimum entre le façonnage et la pièce émaillée. « On travaille avec les éléments, la météo. Le temps a son importance. » 

3. UN HYMNE À LA GASTRONOMIE SÉTOISE

Dans la vitrine de La Boussole à Facettes, les créations racontent Sète. Il y a le fameux plat à tielle, sa création phare, avec l’empreinte d’un pouffre gravé. Les assiettes à huîtres déclinent les couleurs du bassin : bleu mer, rouge coucher de soleil, jaune, noir, violet. Sur certaines, des empreintes de vraies coquilles. Sur d’autres, des pâtes en forme de lettres qui composent le mot « Macaronade ». Il y a aussi les magnets à l’effigie de Sète, les pavois’péro, les plats à pizza ornés de romarin, et ces petits piques à plantes qui portent des extraits de Paul Valéry ou de Brassens. 

Chaque symbole raconte une histoire. Sardines, daurades, hippocampes, ancres, bateaux… « Je suis née en Bretagne, donc j’ai un lien assez fort avec le milieu marin. Je me sens très attachée à Sète avec le lien avec le port, l’eau. » Sa collection s’est agrandie au fil de huit années, et chaque pièce reste unique. « La façon dont je vais positionner la coquille va faire qu’à chaque fois, ça garantit l’unicité de la pièce. » 

4. LA BOUSSOLE À FACETTES : CRÉATIVITÉ PARTAGÉE

Depuis l’été 2023, Cyrielle a rejoint La Boussole à Facettes, lieu hybride qui réunit atelier et boutique de créateurs locaux. « Ça me permet de rassembler la partie atelier et la partie boutique au même endroit. Et puis le contact direct avec les clients qui peuvent nous faire des commandes. » 

Car Cyrielle travaille aussi sur mesure. Des restaurants lui demandent des assiettes spécifiques, des particuliers veulent personnaliser une pièce. « Ça part d’une demande et puis je l’arrange à ma sauce, et ça rajoute une pièce à la collection. » 

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