Par Julia Laffaille
Aime les espaces naturels et les randonnées.
Tout public
En toute saison
1/2 journée
Véritable patchwork de paysages, l’Archipel de Thau, niché entre la Méditerranée et les grands espaces de garrigue, est un petit paradis préservé. Depuis toujours, ce territoire est une promesse de voyage et d’une nature encore sauvage à deux pas des beaux villages occitans. Alors, je suis retournée fouler ces paysages ensoleillés à la découverte de tous ces trésors naturels protégés.
1. Au bord de la mer, à deux pas des flots bleus
Ici, les habitants côtoient au quotidien ce décor idyllique et l’eau est assurément un personnage à part entière. Lagunes, étangs ou encore salins, sont autant de milieux qui ont dessiné les paysages dans lesquels l’Homme a pu développer de nombreuses activités telles que la pêche, la viticulture, la saliculture ou encore la conchyliculture. Mais avant la dégustation, nous nous laissons porter sur les sentiers aménagés au cœur de ces espaces amphibies.
Depuis les hauteurs du mont Saint-Clair à Sète, le lido, une infinie langue de sable s’étend à nos pieds, entre la mer et la lagune de Thau. Une voie verte longe cette plage sur plus de 12 km, parfaite pour les balades à pied ou à vélo jusqu’à Marseillan !
Dans les anciens salins, de nombreux oiseaux ont élu domicile comme les sternes, aigrettes, hérons et même les flamants roses depuis peu. Prêtez attention aux environs, vous y remarquerez sûrement des parcelles de vignes qui ont les pieds dans le sable. C’est sur ce cordon littoral légendaire qu’est produit le fameux Listel, ce rosé des sables emblématiques du terroir languedocien. Et, de l’autre côté de ces plages infinies, la lagune de Thau accueille une large exploitation de coquillages sur les fameuses tables conchylicoles reconnaissables de loin.
À proximité de Marseillan, la réserve naturelle du Bagnas est quant à elle classée en site Natura 2000. Zone humide de 600 hectares environ, c’est un véritable poumon vert qui accueille une biodiversité de milieux que l’on vient explorer lors d’animations grand public tout au long de l’année. 200 espèces d’oiseaux se partagent les paysages aux côtés de 16 espèces de reptiles, 9 espèces d’amphibiens, 30 espèces de mammifères, 25 espèces de poissons et 418 espèces d’insectes. De quoi passer une journée bien remplie à essayer de repérer ces habitants plutôt discrets depuis les sentiers alentour.
Les salins de Frontignan proposent eux aussi de remarquables milieux aquatiques et salés gorgés de surprises. Au départ du bois des Aresquiers à Vic-la-Gardiole, la magnifique randonnée “Les Aresquiers” (9km / 3h), propose aux randonneurs et vététistes d’explorer ces décors particuliers anciennement exploités par l’Homme. Nous sommes ici entre terre et mer.
Il y a les salins, évidemment, mais également le chapelet d’étangs (de Vic, Pierre Blanche, d’Ingril) classés en zone Nature 2000. C’est donc au milieu de ces terres inondées que l’on marche, étonnés de cette nature si particulière qui nous entoure. L’eau n’est souvent qu’une fine couche dans laquelle les oiseaux aux longues pattes viennent patauger pour y pêcher leur repas. Le sentier serpente sur de minces bandes de terre habitées de roseaux ou d’herbes de la pampa qui dansent légèrement sous la brise marine. À notre passage, les hérons s’envolent. Quelques passerelles en bois permettent d’enjamber la faune incroyable de ces marais sans l’abîmer. Les sansouires, ou “prés salés”, dévoilent leurs salicornes, saladelles (“lavande de mer”) et autres plantes vernaculaires poussant sur ces terres humides salées qui se craquellent joliment les jours de forte chaleur. Au retour, les majestueux pins du bois des Aresquiers offrent une ombre agréable et une délicieuse odeur de résine.
2. Au cœur des terres calcaires
À l’opposé de cette étendue d’eau à l’infini, lorsque l’on s’enfonce un peu plus dans les terres, un tout autre décor se dessine. Le sable laisse place à des sols plus secs et la végétation se fait plus dense. La garrigue s’installe largement, fièrement. Les massifs de chênes, de genévriers et d’oliviers créent des dégradés merveilleux de vert. Caractérisée par un sol calcaire, au contraire du maquis qui prend pied sur des sols siliceux, la garrigue est une formation végétale reconnaissable entre toutes qui nous rappelle instantanément que l’on est sous le soleil occitan.
Les collines de la Moure et le causse d’Aumelas classés en zone Nature 2000 représentent l’un des plus grands espaces de garrigue ininterrompue. Les vastes plateaux s’explorent le long d’un sentier de petite randonnée au départ de Montbazin (11.5 km / 3h). Bien que d’apparence désertique et aride, ce site dévoile une incroyable richesse florale et faunistique si l’on prend le temps de s’y attarder. Lucane cerf-volant, busard cendré, bruant ortolan (en danger critique d’extinction), lézard ocellé ou encore ciste cotonneux et œillet bleu de Montpellier sont autant de trésors caractéristiques. Les arbrisseaux épineux et les ajoncs d’un jaune vif ponctuent le chemin qui se teinte d’un rouge hypnotisant grâce à la présence d’oxyde de fer. Seules quelques capitelles, anciens abris agricoles de pierres sèches, dépassent sous le ciel bleu, leurs pierres dorées reflétant merveilleusement le soleil.
Un peu plus au sud, le massif de la Gardiole, niché entre Montpellier et Sète, continue de charmer les randonneurs avec ses décors alliant canyons et collines au cœur desquels les sentiers se fondent dans la végétation. L’abbaye Saint-Félix de Montceau nous attend, bien emmitouflée dans son cocon de garrigue, et marque le départ du sentier “Autour de l’abbaye” (6.5 km / 2h). Durant toute la balade, nous découvrons ces reliefs qui modèlent le paysage. Sous nos pieds, la rocaille de calcaire nous accompagne tout le long, au milieu de cette broussaille clairsemée. La nature est ici faite pour résister aux sécheresses. De petits cours d’eau, souvent à sec en saison estivale, se traversent au creux des combes, rappelant des décors jordaniens. Le massif de la Gardiole est classé en “zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique” (ZNIEFF) pour son caractère remarquable. Alors, tendez l’oreille, vous entendrez sûrement le doux piaillement des fauvettes ou le léger bruissement des lézards verts dans les herbes… Ouvrez grand les yeux, vous profiterez des panoramas sur la lagune de Thau ou la mer.
3. Respect pour Dame Nature
Objectif : Ne laisser qu’un minimum de traces de notre passage.
- Rester sur les sentiers afin de ne pas déranger plantes et animaux vivant ici.
- Garder mon chien sous surveillance et idéalement en laisse selon les endroits traversés.
- N’abandonner aucun déchet dans la nature et les rapporter à la maison.
- Ne faire aucun feu de camp, ni jeter de mégots.
- Ne pas ramasser de fleurs, contempler toutes ces beautés avec les yeux seulement.
- Penser à prendre des jumelles pour observer les espèces animales.